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 photos de Pamplona à Leon   pèlerin  

Saint Jacques et Reconquête

Au début du 8ème siècle, les armées arabo-berbères ont conquis la plus grande partie de la péninsule ibérique sur les royaumes chrétiens wisigothiques.

Pelayo, de la famille des rois wisigoths, refuse de payer le tribut exigé par le gouverneur musulman et attaque les petites garnisons berbères. En 722 il remporte dans les gorges de Covadonga la première victoire de la Reconquista.

Ses successeurs créent le royaume des Asturies, dont la capitale est fixée à Oviedo ; ils effectuent bientôt des expéditions en territoire musulman, où ils réussissent à s'implanter de façon permanente dans la deuxième moitié du 8ème siècle (vallée du Minio et Galice).

Vers 785 un clerc proclame saint Jacques évangélisateur et patron de l'Espagne ; vers l’an 813, selon la légende, un ermite nommé Pelay ou Paio raconte à l’évêque Théodomire avoir été guidé par une étoile vers une montagne inhabitée où il a vu de mystérieuses lumières et pu entendre le chant des anges. Ils se rendent sur les lieux et découvrent (avant 830) un mausolée avec un corps décapité tenant la tête sous son bras. L’évêque reconnaît la dépouille de Jacques et considère cette identification comme une révélation divine.

Le roi Alphonse ordonne la construction d’une église autour de ce « compositum » (cimetière) « supra corpus apostoli » (sur le corps de l’apôtre) ; cette chapelle deviendra la cathédrale de Santiago de Compostela.

Godescalc, évêque du Puy en Velay, réalise en 950 un grand pèlerinage au tombeau de Saint Jacques. Il est considéré comme le premier pèlerin documenté, initiant une des plus importantes routes européennes : celle qui va du Puy à Santiago.

Les origines du pèlerinage servent l'affirmation de la foi commune qui unit, face aux musulmans, les différents peuples du nord de la péninsule (Asturiens, Cantabres, Galiciens, Navarrais, descendants des Suèves et des Wisigoths).

   

La Reconquête découle d’une justification religieuse : il s'agissait de rendre à la foi chrétienne les territoires évangélisés par l'Apôtre ; saint Jacques Matamore (le "tueur de Maures") va alors apparaître sur plus de quinze champs de batailles (Clavijo en 844 ou 859, Simancas en 938, Coimbra en 1064, Las Navas de Tolosa en 1212, etc.).

Vers l’an 1140, un religieux français, Aymeric Picaud écrit ce qui sera considéré comme le premier guide, le « Liber Sancti Jacobi », minutieuse description du Chemin. Y sont décrits les dangers, les distances entre villages, monuments et centres spirituels, les hospices, les bons et mauvais fleuves… L’itinéraire est découpé en étapes d’environ 35 Km par jour.

Quelques siècles plus tard, Luther entame une lutte contre les indulgences qui va être à l’origine de l’apparition du protestantisme : il se déclare ouvertement contre les pèlerinages à Saint Jacques et les condamne en ces termes « ...on ne sait pas si est enterré là Jacques, un chien ou un cheval mort... alors, n’y allez pas... » !


Puis les reliques de Saint Jacques disparaissent. En effet, vers l’an 1590, le corsaire anglais Francis Drake menace de ravager Santiago de Compostela, de détruire sa cathédrale et de piller le tombeau de l’apôtre. L’évêque Juan de Sanclemente décide alors de cacher les reliques de Jacques. Le problème c’est qu’il va mourir sans dire à personne où elles sont...
Ainsi, durablement la décadence du Chemin s’accélère. Les chroniques racontent que le 25 juillet 1867, jour de la Saint Jacques, il n’y avait que quelques dizaines de pèlerins à Santiago de Compostela…

Le 28 janvier 1879, des travaux sont réalisés dans la cathédrale ; des ouvriers percent une voûte et trouvent une urne avec des ossements humains. L’évêque pense immédiatement qu’il pourrait s’agir des reliques cachées par son prédécesseur et envoie ces restes à l’université de Compostelle pour les faire analyser. La conclusion (peut-être un peu partisane) est qu’il s’agit bien de ces reliques. Le pape Léon XIII dans sa lettre « Deus Omnipotens » annonce au monde chrétien cette redécouverte. C’est le point de départ du renouveau du pèlerinage.

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Statistiques pèlerins 2012

nota bene : les pèlerins qui cheminent sans se faire recenser ne font pas l’objet d’une « estimation »

  • 45.400 se déclarent lors du passage à Saint-Jean-Pied-de-Port +14% sur 2011 ; 25% de l’effectif global
  • 192.500 arrivent à Santiago + 5%
    • 135.000 passent par le camino francés (70%)

 

parmi les autres chemins, les plus fréquentés :

  • 26.000 camino portugues (13%)
  • 13.000 camino del Norte
  •   8.200 via de la Plata
  •   3.600 camino inglés
  •   une centaine de pèlerins prennent la ruta del Baztan (Bayonne / Pamplona)
 

Les espagnols sont près de 98.000 en 2011,  95.000 en 2012 ; leur part passe de 53%  à 50%

Les autres pays les plus représentés sont :

l’Allemagne (15.617 pèlerins, 8%),

l’Italie (6%),

le Portugal (5%),

la France (8.121 pèlerins, 4%).

Les 5 pays représentent près de 75% du nombre total de pèlerins.

90 autres pays environ constituent le dernier quart dont…

7 pays anglophones USA, Irlande, Royaume Uni, Canada, Australie, Afrique du Sud, Nouvelle Zélande :

21.000 pèlerins, +55% en un an ; le nombre de pèlerins d’origine USA (7.100) a pratiquement doublé

   

86% des pèlerins sont à pied,

14% à vélo ;

0,16% à cheval ou en fauteuil roulant  (300 personnes)

 

 

57% des pèlerins sont des hommes,

43% des femmes.

 

Les moins de 30 ans représentent 28% de l’effectif,

les 30-60 ans sont 57%,

les plus de 60 ans, 15%.